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23 octobre 2009

Commentaires

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Marc Traverson

Très juste, Marie !

Je souscris tout à fait à l'analyse détaillée que tu fais de sa communication. Les média trainers ont bien travaillé, et l'élève est manifestement doué (n'a-t-il pas fait beaucoup de théâtre? De ce point de vue, il s'est approprié La scène du JT avec un bel aplomb).

Il m'est venu autre chose, concernant plus généralement la posture de Jean Sarkozy, qui est un tout jeune homme. Une question simplement : où est sa rébellion ? Quelle est sa prise de distance vis-à-vis du père? Ce mimétisme extraordinaire, que tu soulignes, me frappe. Comme une sorte de clonage, qui se repère jusque dans les intonations, la forme des arguments. Peut-être ont-ils usé des même média trainers, mais tout de même cela interroge. Pour être lui-même un "chef primate" il lui faudra affirmer une forme d'indépendance. Ce qui passe toujours, pour un fils, par une rupture symbolique avec le père. Or c'est justement cette espèce de continuité dynastique, tout à fait frappante, qui a créé cette crise et cette levée de bouclier. Je ne suis pas sûr qu'il ait compris que sa légitimité ne pouvait procéder de celle de son père - ou alors il ne serait qu'un avatar de celui-ci. De ce jeune homme, on attend de voir, en somme, les aspérités. A cette seule condition il sortira du chemin trop balisé du "fils à papa" pour trouver sa propre voie.

marie muzard

tu as raison, dans le monde des primates les plus évolués (chimpanzés, hommes, bonobos), il ne suffit pas d'être fils de chef pour devenir chef, il ne suffit pas d'être un clone de son daddy pour mériter le trône, aucun primate ne peut échapper à l'épreuve du feu, au rituel initiatique, qui l'oblige à combattre, à démontrer ses capacités de courage, d'habilité sociale, de résistance... en ce sens, cette crise a probablement plus servi le prince Jean qu'elle ne l'a desservi, l'avenir nous le dira, car il a prouvé qu'en dépit de son age, il avait une certaine carrure et qu'il n'était pas qu'un copié-collé de son père, son comportement non verbal est bien plus maîtrisé par exemple et en apparence , plus digne que celui de son géniteur. Cela ne veut pas dire que cette crise n'a pas fait de victime. Si le fils s'en sort pas trop mal, c'est plutôt son père qui en prend en coup et par la même l'image de notre pays cf la presse internationale !

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Merci pour cette très juste analyse.

Il est sacrément doué, digne fils de son père, bercé dans la politique et ses milieux depuis sa plus jeune enfance. Aucun doute qu'il a dû recevoir un média training costaud, et on voit bien que ce n'est pas lui l'invité de pujadas, mais bien pujadas l'invité de Jean Sarkozy.

Il prépare le terrain, se montre, profite de 5 minutes de prime time pour non pas faire ses preuves en tant qu'administrateur mais pipoteur professionnel, dans ce monde de la communication et du visuel, c'est tout ce qu'on demande à un chef de marketing politique.

Il obtient en même temps quand même un beau poste d'administrateur, à 23 ans, et ça personne ne le mentionne..
Et on est sûr que dans 6 mois il revient nous faire le coup, avec ça ou autre chose, assermenti de "j'ai grandi".

Dans l'hypothèse d'un sarko fatigué et usé pour 2012, plus c'est gros, plus ça peut passer, le fils sera une bonne option.

Il ne faut pas oublier que s'il est aussi bon que son père en communication, il a aussi déjà les bons réflexes de coups de couteau dans le dos et de trahison. Voyons ce que les français retiendront du petit.

vincent nouzille

Non, Marie, faut quand même pas exagérer! le meurtre du père interviendra peut-être, le junior s'est fait les dents, il impressionne par son mimétisme. mais c'est justement pour cela qu'il faut fuir!!!
Le clan des Hauts de Seine ne relâche pas ses ambitions, cela reste inquiétant, anyway...

Sonia Garèche

Vos analyses sont pertinentes et savoureuses, comme toujours!

Merci.

J'aurais beaucoup aimé en lire, de votre part, concernant Brice Hortefeux et Frédéric Mitterrand.

Quant à Jean Sarkozy, je vous rejoins, il est impressionnant!
Mais hélas, il porte les stigmates des conseillers en com' qui l'ont vraiment transformé en un Louis Jouvet de la sphère politico-médiatique.

D'après la rhétorique d'Aristote, il reste tout de même dans un registre proche de la manipulation, puisque ses dominantes argumentatives sont le pathos (sentiments qu'il a provoqués chez nous, bravo à lui en effet, il est humain, son coeur saigne, pourquoi tant de soupçon...) et son ethos (l'image qui se construit à travers son discours est celle d'un animal politique qui sait où il va. On appréciera à sa juste valeur son passage chez Jacques Dessange et Afflelou).
Le logos en revanche est bien bien moins présent (son discours use de la répétition pour un message simple et réduit : la raison est là et c'est elle qui me dicte de me retirer...).

Autre bémol : l'emploi massif de la formulation négative "je ne veux pas de...", "je ne peux pas...".
Pourquoi affirmer ce que l'on n'est pas, ce que l'on ne veut pas!!!
Alors que l'affirmation de soi nécessite au contraire d'affirmer ce que l'on est, ce que l'on veut, ce que l'on peut...

Concernant le non verbal, impressionnant en effet. Nous sommes prêts à entendre sa voix douce et chaleureuse nous susurrer "Bonne nuit les petits"... et un bon verre de lait et hop dans le lit avec une bouillotte.
Néanmoins, les épaules sont tombantes, il gagnerait à se redresser davantage, à allonger la colonne vertébrale de manière à ce que l'on puisse apprécier sa stature.

Mais bon, je m'arrête là... car je suis prête à acheter mon billet pour le voir au Théâtre Marigny dans la pièce mise en scène par Robert Hossein
"Mon fils ce héros"

Caroline Baillez

Bonjour Marie,

Superbe analyse, c'est vrai, mais je n'en attendais pas moins de votre part bien sûr ! ;-)
Ceci dit, personnellement il ne m'a pas impressionnée, j'ai trouvé que ça sentait trop le "professionnel de la communication" derrière. J'ai le sentiment de plus en plus net de vivre dans une société qui privilégie la forme sur le fond, et c'est dommage. Entre un primate en costume-cravate et un primate plus "nature", je préfèrerai toujours le naturel....
Amitiés : Caroline

marie muzard

@sonia : c'est vrai que le petit a encore une belle marge de progression, et qu'il a surtout prouvé sa capacité à jouer(presque) parfaitement sa partition, à lui de prouver qu'il est capable de composer sa propre partition, alors peut être que ses épaules se redresseront..
@caroline:c'est clair, la forme prime sur le fond dans le monde du pouvoir et ca date pas d'aujourd'hui, même chez les chimpanzés, on parade, on simule.. histoire de gagner des voix

marie muzard

@sonia, merci pour cette fine analyse du fils de notre chef primate. c'est clair qu'il porte déjà les stigmates des conseils en communication de tout poil... quant à se redresser, ca ne sera pas facile tant que son père sera au pouvoir. Dans notre imaginaire collectif de primate (comme chez nos cousins singes), le chef a la plus grande carrure, et sinon, il compense son handicap physique en criant plus fort, en secouant des branchages, histoire de marquer sa présence. S'il se redressait j sarkozy ne ferait qu'humilier son père, qui n'a pas sa carrure !

thierry

Finalement bien briffé et sans montre de luxe il croyait passer la rampe et nous montrer sa trempe, d'acier inoxydable il serait fait , mais corroyé par les échos il s'est sans doute fourvoyé, sauf qu'à se construire une image pérenne il soigne la postérité et ce n'est pas par la poste héritée que ça faconde étonnante, sa blondeur juvénile.

thierry

Comme dans le tango il faut savoir quand ça tangue tout la haut faire modeste figure, alléger les propos et dans une allégeance à la vulgate attendre que l'orage passe et que celà ne se gâte plus. Guetter par tous en quête de faux pas, il ne faut pas donner prise plus que cela à la critique civique et à force de civilités soigner son image dans la cité pour faire oublier l'ardeur et l'impudeur qui vous avaient propulsé comme une fusée avant que le carburant ne tombe en panne; alors pas raidi par l'enjeu, pas engoncé dans un costume trop grand, sans faire un pli ne pas plus froisser la morale et s'avoir s'inscrire dans le flux du temps, attendre son heure quoique pas dans l'ombre et ne pas être seulement l'ombre d'un autre, donner à son prénom une notoriété soudaine et imposer un jour une magna carta aux barons en attendant, petit prince qui en pince de trouver des tâches à sa mesure pour caler son ambition.

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