Après la crise qu’a connue sa banque, Daniel Bouton pouvait difficilement espérer rester à la tête de l’institution.
Démissionner représentait le pire scénario. La démission aurait été perçue comme une reconnaissance de sa culpabilité dans cette triste affaire.
Il a préféré réorganiser l'organisation du pouvoir la « gouvernance » de la Société Générale.
Désormais c’est un tandem qui dirigera la banque, Frédéric Oudéa prend la Direction Générale tandis-que Daniel Bouton demeure Président du Conseil d’Administration.
En apparence, cette organisation présente tous les traits de la modernité. Mais en la regardant de plus près, il semblerait que D Bouton ait eu recours à une stratégie ancestrale, souvent utilisée chez les vieux chimpanzés pour conserver le pouvoir.
Le primatologue Frans de Wall (Le singe en nous)
en témoigne, avec le récit de Yéroen, un vieux chimpanzé dominant.
Quand il comprit qu’il n’était plus assez vigoureux pour conserver sa
position de mâle alpha, il se choisit un successeur. Un jeune
subordonné, Nikkie. Il l’a protégé, défendu, aidé à se faire des alliés
avant de lui offrir le trône. Ce faisant, il a conservé le pouvoir si
ce n’est statutaire en tout cas, le pouvoir de fait. Nikkie ne prenait
pas une décision sans lui et la troupe le craignait à nouveau, sachant
que Nikkie, vigoureux et combatif, viendrait à sa rescousse si jamais
quelqu’un s’avisait de contester son autorité.
D Bouton, lui aussi a choisi pour lui succéder, un « Nikkie » : un fidèle, un de ses anciens subordonnés, qui plus est, un jeune, il est âgé de 44 ans. Ainsi, on peut parier que comme Yéroen il est certain de conserver le pouvoir.
D’autant que les primates humains ont inventé le concept de tandem et de partage de la couronne en deux (PDT et DG) ce qui permet à chacun de jouir d’un pouvoir statutaire.
Il ne faut donc pas s’attendre à ce que la Société Générale subisse des bouleversements majeurs, sous l’impulsion du nouveau Directeur Général.
« F Oudéa a aussitôt confirmé dans leurs fonctions les deux autres directeurs généraux délégués, Philippe Citerne et Didier Alix, ainsi que le responsable de la banque de financement et d’investissement, Jean-Pierre Mustier, celui-là même qui coiffait hiérarchiquement Jérôme Kerviel » note L'Expansion.
>La démission aurait été perçue comme une reconnaissance de sa culpabilité dans cette triste affaire.
euh...
"J'ai proposé ma démission par deux fois. Le conseil d'administration l'a refusée par deux fois"
http://www.lesechos.fr/info/finance/4691614.htm
Rédigé par : Earered | 24 mai 2008 à 01:52
il a proposé sa démission, c'est vrai, mais à un moment (au début de la crise et avant que l'enquête ne soit menée) où son conseil d'administration ne pouvait pas l'accepter !
et quand le rapport d'enquête est tombé, il avait déjà réorganisé sa gouvernance, donc la question de la démission ne se posait plus de la même façon !
Rédigé par : marie muzard | 24 mai 2008 à 08:58