C’est officiel, Guillaume Pepy, actuel DG de la SNCF a gagné, c’est lui qui devient le nouveau Président du mastodonte public. Et l’actuelle Présidente, AM Idrac, doit rendre les armes, elle n’aura résisté que quelques mois à l’offensive de son numéro deux.
Cette nouvelle a suscité quelques émois dans le microcosme économique, comment une femme de sa carrure a-t’elle pu se faire éliminer aussi rapidement ?
Pourtant c’était quasiment écrit, cette nomination rappelle qu’on échappe difficilement aux règles sociales primates ancestrales.
Le numéro 2, première menace du chef
Chez les chimpanzés, c’est souvent le numéro deux qui représente la première menace pour le chef. Il est en bonne position pour « apprendre » le métier de chef, faire la démonstration de ses compétences, se faire des alliés, repérer les fragilités de son boss pour sortir du bois au bon moment et ravir le trône .
Tisser son réseau
Les règles primates sont claires, le pouvoir appartient chez les chimpanzés, à ceux qui ont le plus de réseau, d’alliés au sein de la troupe. C’est pourquoi, le candidat au pouvoir doit mener une vraie campagne pour conquérir en interne le maximum « de supporters » et s’il est épaulé par des dominants, c’est encore mieux.
Il existe donc une vraie prime aux candidats issus de la promotion interne par rapport aux parachutés.
L’histoire d’AM Idrac avec la SNCF est brève puisqu’elle a été nommée à la tête de la Compagnie, il y a moins de 2 ans alors que l'histoire professionnelle de G Pepy se confond presque avec celle de la SNCF. Pendant ces longues années, il a eu le temps de tisser sa toile d’influence en interne, ce qui n’était pas le cas de sa concurrente.
Mettre en scène ses qualités de chef
Il a aussi su faire la démonstration de ses capacités de chef. C’est en période de tempête, de crise, que le chef a les moyens de déployer son talent, cela passe ou cela casse.
G Pepy a fait preuve d’une énergie étonnante pendant les dernières grèves : il se déplaçait lui même sur le terrain pour rassurer les clients et relevaient les manches pour négocier avec les syndicats.
Il a montré ainsi en interne et en externe, qu’il n’avait pas peur, qu’il était capable d’ autorité, qu’il était motivé, disponible, qu’il travaillait visiblement beaucoup (sur les quais de la gare, il était visible par un grand nombre alors que dans son bureau ou dans les couloirs ministériels, sa diligence au travail aurait été plus discrète !).
Autant de qualités qui caractérisent un bon chef.
Cela a payé, il a occupé le terrain en se positionnant comme le chef de fait, décrédibilisant ainsi sa rivale.
Couper sa rivale de ses derniers alliés
Au cours des dernières semaines, il a porté le coup fatal à AM Idrac en l’empêchant d’utiliser la seule carte qui lui restait. Compte tenu de son parcours (Ena), la dirigeante pouvait raisonnablement compter sur un certain nombre d’alliés en « haut lieu » comme on dit. Même si sa résistance face au projet de « service minimum » pendant les grèves, a fragilisé ses appuis au sein du gouvernement. Elle pouvait quand même s’attendre à ce que ses pairs, énarques, la soutiennent. Tel n’a pas été le cas.
G Pepy s’est imposé dans tous les rendez-vous ministériels qu’elle a réussi à décrocher et là encore, il a réussi à occuper le terrain.
Il est possible qu’AM Idrac ait surestimé ses chances de succès, en pensant notamment que le fait d’être une femme dans un monde d’hommes où il est bon d’afficher une certaine ouverture « au sexe féminin » par rapport à l'opinion était un vrai atout.
Cela n’a pas suffi pour convaincre le gouvernement, il faut dire que celui-ci a marqué quelques avancées sur ce terrain là, en confiant certains postes clefs à des femelles primates.
Ce qui lui permet aujourd’hui d’en sacrifier certaines en limitant le risque d’accusation de misogynie.
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